Editorial n° 53 du 6 février 2006
par Henry de Lesquen,
Président de l'U.R.V.
Chantecler à l’Hôtel de Ville
Le syndrome de Chantecler
Chantecler ? Moins connu que Cyrano ou Roxane, c’est le
personnage central d’une curieuse pièce
d’Edmond Rostand qui met en scène les animaux de la
ferme. Chantecler est un coq. Il salue donc d’un
retentissant “cocorico” les premières lueurs
de l’aube. Et puisqu’il voit alors, tous les matins,
le soleil se lever à l’horizon, comme s’il
n’avait attendu que son signal, il est convaincu que
c’est à lui, Chantecler, que le monde doit la
lumière du jour...
Beaucoup de politiciens font le coq, en se glorifiant de bien des
choses où ils ne sont pour rien, eux qui ne font souvent
que couper le ruban, le jour de l’inauguration !
Versailles n’est pas épargnée par le syndrome
de Chantecler, puisque le maire actuel ne cesse de se vanter de
ce qui revient à d’autres. Voyez la manière
indécente dont il tente de récupérer
l’aménagement des Chantiers et de Satory.
Une chance qu'il ne faut pas gâcher
Nous écrivions, il y cinq ans, dans
notre programme pour le Renouveau de Versailles : « La
libération des terrains de la S.N.C.F. autour de la gare
des Chantiers et celle des terrains du G.I.A.T. à Satory
sont une grande chance pour notre Ville. Il ne faut pas la
gâcher. » Mais le maire actuel, qui a lanterné
la S.N.C.F. pendant dix ans, a fini par faire un si mauvais
projet que les Sages de la
commission d’enquête ont infligé un
zéro pointé à son P.L.U. (plan local
d’urbanisme) et à la ZAC des Chantiers qu’il
contient.
Et pour Satory ? Nous nous réjouissons d’autant plus
que le gouvernement ait décidé d’y implanter
un “pôle de compétitivité” que
nous proposions d’en faire « un pôle
d’activité prestigieux, où viendront
s’installer des sièges sociaux d’entreprises
et des industries de pointe non polluantes ». Encore
faut-il donner à Satory des règles
d’urbanisme adaptées à son
développement futur. L’un des principaux
défauts du P.L.U., c’est, justement, de
n’avoir rien prévu pour le huitième quartier
de Versailles. Le maire actuel est donc bien mal venu de tirer
gloire de ce qu’il n’a pas fait.
Le soleil n’a pas porté chance au coq d’Edmond
Rostand, Chantecler, victime de sa présomption. Et puisque
le soleil, c’est aussi le symbole de Versailles, la morale
de la fable est claire, pour le maire en place, qui peut redouter
la juste colère des Versaillais, s’il ose se représenter à
leurs suffrages en mars 2008.
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