TRIBUNE par Hervé Lehérissel
L’action civique pour Versailles est plus nécessaire que jamais
L’initiative de l’U.R.V. aux élections municipales de mars 2001 a suscité en peu de temps la sympathie et l’enthousiasme d’un grand nombre de Versaillais, qui souhaitaient gérer leur Ville hors la mainmise de partis politiques intellectuellement corrompus et infidèles aux ambitions civiques de la Ve République. Son bon résultat a doté le Conseil municipal d’une véritable opposition, qui rompt le jeu compassé des partis dits de droite et de gauche pour faire entendre la voix du pays réel.
Depuis lors, les scrutins du printemps 2002 ont rendu aux Français un peu d’espoir. Une phase nouvelle pourrait s’ouvrir, à la faveur, d’une part, de la défaite sans appel du socialisme et, d’autre part, du sabordage des anciens partis de la droite parlementaire, recomposée au sein de l’U.M.P..
Cette dernière et le gouvernement qu’elle soutient retrouveront-ils l’inspiration des fondateurs de la Ve République, en privilégiant l’action civique pour le pays, ou retomberont-ils dans le système perverti des compromissions partisanes avec l’adversaire ? Nous voulons tous y croire de toutes nos forces, et aucun soutien ne doit manquer pour les encourager à aller dans la bonne direction.
Malheureusement, la majorité municipale de Versailles se distingue une fois de plus en mal, multipliant avec ostentation les gestes militants contre le renouveau et pour la poursuite de toutes les dérives.
La dérive collectiviste d’abord, avec l’augmentation ahurissante des impôts à Versailles (+ 12 % en 2002), que les contribuables ont constatée en recevant leurs avis d’imposition. Ce matraquage fiscal s’explique, notamment, par la décision incompréhensible d’appliquer les 35 heures sans aucune recherche d’ajustement corrélatifs, alors que la plupart des villes, y compris socialistes, ont su limiter, voire gommer, l’effet mécanique des 35 heures par des redéploiements.
La dérive laxiste, sacrifiant la sécurité des citoyens aux caprices idéologiques, d’autre part. Le député-maire de Versailles, après avoir soutenu les occupations d’églises par les “sans papiers”, voici quelques années, s’est encore distingué par des positions bruyamment hostiles à ]a “double peine” (expulsion des étrangers délinquants). Cette manière de se désolidariser publiquement des sentiments profonds de ses électeurs, attachés à la restauration de la sécurité en France, est particulièrement odieuse.
Ce contexte ne manquera pas de faire réfléchir le plus grand nombre des Versaillais, modérés et conservateurs, qui avaient cru, en 2001, pouvoir garder leur confiance à la majorité municipale sortante. Pour sanctionner une gestion médiocre et politicienne, et pour donner toute sa portée, dans notre Ville, à la décentralisation annoncée par le gouvernement Raffarin, il est plus que jamais de l’intérêt général de promouvoir, demain, une gestion municipale hors des partis.
Hervé Lehérissel
Vice-Président de l’U.R.V.
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Les échos du Conseil municipal par Michel Bernot
Trop méconnue, car peu médiatisée, l’activité de notre groupe au sein du Conseil municipal n’en revêt pas moins la forme d’une opposition résolue, mais toujours constructive, qui nous amène à nous exprimer sur tous les grands sujets.
Trois principes fondent notre attitude : clarté, vigilance et responsabilité.
Clarté, parce que nous ignorons la langue de bois et que nous disons ce qui doit l’être dans le cadre d’un vrai débat démocratique, sans céder, pour notre part, à l’obsession du politiquement correct,
Vigilance, parce que nous avons, vis-à-vis de nos électeurs, le devoir d’être des veilleurs attentifs et, s’il y a lieu, de dénoncer sans complaisance tout ce qui, dans les orientations ou la gestion de l’actuelle majorité municipale, ne nous semble pas conforme aux intérêts de notre ville et de ses habitants,
Responsabilité, parce que, bien loin de céder à la facilité en nous bornant à des critiques systématiques ou en nous laissant entraîner dans des polémiques stériles, nous votons toutes les mesures qui nous paraissent bonnes, tandis que, lorsque nous sommes en désaccord, nous en expliquons les raisons, avant de présenter, chaque fois que possible, nos propres propositions, toujours concrètes et argumentées.
Visiblement habitués jusqu’ici à des pratiques plus feutrées, nombre de nos collègues ont découvert ce qu’était une véritable opposition, dynamique et combative, et quelques-uns ont, semble-t-il, encore un peu de mal à s’y habituer...
Face à cette nouvelle donne, l’équipe en place, qui est pourtant assurée de disposer d’une écrasante majorité pour faire voter ses textes, a dû néanmoins s’adapter, en pratiquant, au gré des circonstances, le louvoiement, le changement de cap inopiné, le retrait tactique et, presque toujours, pour finir, le passage en force…
Dans ce contexte, les débats, souvent animés, sont toujours intéressants, si l’on en juge par le taux de fréquentation de la tribune du public, en très nette progression depuis notre arrivée.
Qui a dit que nos concitoyens se sentaient peu concernés par la vie de la cité ?
Résumer ici quelque 18 mois de débats serait certainement trop long et fastidieux ; deux exemples permettent toutefois d’illustrer parfaitement ce qui précède : les modalités de mise en place des conseils de quartier, d’une part, le débat sur le devenir des piscines municipales, de l’autre.
Mise en place des conseils de quartier
Figurant au cœur du programme des différentes listes, ce sujet essentiel pour la démocratie locale aurait dû logiquement être rapidement inscrit à l’ordre du jour de la nouvelle mandature.
Ne voyant rien venir, nous avons posé à plusieurs reprises la question, notamment lors de la séance du 8 juin 2001, sans rien obtenir d’autre que des réponses aussi succinctes que dilatoires, au motif qu'il était urgent d'attendre... le vote de la loi sur la démocratie de proximité, en cours de navette entre le Sénat et l’Assemblée.
Nous serions, nous disait-on, informés et associés au débat, en temps et en heure...
Informés, nous l’avons été, en effet..., comme tout un chacun, par la voix du Bulletin municipal qui, dans son numéro de septembre, présentait, en détails, le nouveau système :
- découpage de la ville en 8 quartiers, composition des conseils, modalités de désignation ou d’élection de leurs membres répartis en trois collèges, appel de candidature sous quinzaine pour les habitants désireux d’y participer..., tout y était, y compris le nom, la photo et même une interview des nouveaux présidents, tous déjà choisis par le maire parmi ses colistiers !
Est-il besoin de préciser que le secret avait été bien gardé, et que, par conséquent, la représentation municipale n’avait aucunement été saisie ?
Mis devant le fait accompli, comme nos collègues de l’opposition, nous fûmes conviés, le 25 octobre, alors que, soit dit en passant, la loi n’était toujours pas votée par le parlement, à un débat de pure forme destiné à faire entériner, en l’état, un texte déjà verrouillé et à l’élaboration duquel nous n’avions bien évidemment pris aucune part.
Malgré cela, nous avons arrêté une attitude constructive, en tentant de sauver ce qui, nous l’espérions, pouvait encore l’être. Après avoir dit ce que nous pensions de la méthode employée, je fis savoir, au nom de notre groupe, que nous présenterions huit amendements, tous destinés à garantir, sans aucun esprit partisan, un mode de fonctionnement du système conforme aux exigences d’une véritable démocratie locale.
Si notre second amendement, rétablissant la participation des conseillers municipaux de l’opposition, délibérément exclus par le projet, recueillit, moyennant une très légère modification, les suffrages des deux principaux groupes de l’opposition, il fut malheureusement rejeté comme les sept autres. Le texte fut donc adopté sans aucune modification, suite à ce qu’il faut bien appeler un passage en force, la majorité municipale n’ayant tenu aucun compte des critiques et propositions exprimées sur un sujet qui aurait pourtant requis la recherche du plus large consensus...
La suite est bien connue ; ce fut, comme il fallait s’y attendre, le boycott quasi total de la population avec, le jour du scrutin, un taux d’abstention voisin de 97 %, à inscrire, comme l’a dit Henry de Lesquen, dans le Guinness des records !
Une belle occasion gâchée… on en reparlera dans cinq ans.
Devenir des piscines municipales :
200 manifestants sur les marches de l’Hôtel de Ville, représentant les quelque 2.000 signataires d’une pétition protestant contre l’annonce de la fermeture définitive de la piscine de Porchefontaine, contrairement aux engagements électoraux du maire et de ses colistiers, une vague de protestation sans précédent
Une « petite vaguelette », suivant la formule employée par Monsieur Marvaud , maireadjoint chargé des sports, lors de la séance du 20 juin 2002.
Close (1) au sein de la population, stupéfaite d’apprendre qu’elle serait privée de piscine pendant deux ans, on ne voit pas cela tous les jours à Versailles, et un tel mouvement d’opinion méritait certainement d’être pris en considération !
C’est pourtant en vain que le groupe U.R.V., soucieux d’apporter une réponse positive au vœu de nos concitoyens, a proposé à deux reprises que nous nous donnions le temps nécessaire pour une remise à plat complète du projet de restructuration de la piscine de Montbauron, afin, dans un délai raisonnable et dans le cadre budgétaire déjà défini (9,9 millions d’euros, soit près de 65 MF, ce n’est tout de même pas rien ), d’être en mesure d’offrir un véritable choix aux Versaillais, qui seraient consultés par référendum sur les bases suivantes :
- soit le projet « lourd » envisagé, comportant une seule piscine à Montbauron, avec des installations annexes ( espaces de remise en forme, parkings, etc.) non directement liées à la pratique de la natation,
- soit une solution alternative consistant, dans un premier temps, à reconstruire une piscine classique et simple sur le site de Porchefontaine, puis à rénover et remettre aux normes, sans aménagements superflus, celle de Montbauron, dont l’organisation actuelle serait pour l’essentiel conservée.
On sait le peu de cas qui fut réservé à notre contribution, pourtant dictée par le bon sens et le souci de tenir compte des aspirations légitimes des Versaillais, et ce qu’il advint au final de toute cette affaire :
Après un repli de circonstance, le 15 mai, assorti de la promesse d’ouverture d’un dialogue, faite à une délégation de manifestants, ce fut le coup de théâtre du 20 juin dernier.
Le projet, retiré de l’ordre du jour de la séance précédente sur proposition, très opportune, de la commission des finances, fut réinscrit à l’ordre du jour, sans autre explication qu’une peu convaincante demande de subvention.
Chacun avait compris qu’il n’était plus question de concertation ce soir-là et, une fois balayées les objections de l’opposition, et avec elles nos propositions, le texte fut voté à l’unanimité... des 40 conseillers présents ou représentés de la majorité municipale.
Michel Bernot
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