Editorial n° 43 du 6 mars 2005
par Henry de Lesquen,
Président de l'U.R.V.
L’appartement du ministre et le bureau du maire.
Nous ne pouvons pas ne pas évoquer ici
le coût du bureau du maire actuel, puisque l’on a
tant parlé de l’appartement de fonction du ministre
des finances. Il y a, dans le budget de Versailles pour 2005
(page 217 du rapport), une ligne qui n’a pas manqué
de nous interloquer : “- La réfection de la peinture
de l’antichambre du bureau du maire : 30.000 euros”.
C’est-à-dire 200.000 francs. Pour faire une
comparaison avec l’appartement du ministre, en gardant le
sens des proportions, souvenons-nous que le budget de
l’Etat est 2.000 fois (deux mille fois) plus gros que celui
de notre Ville... Encore ne s’agit-il que de la seule
peinture de la seule antichambre. Les murs seront-ils
tapissés à la feuille d’or ? Les personnes
qui “feront antichambre” à la porte du maire
ne seront pas maltraitées.
Le décorateur le plus cher du monde
Que dire, alors, du bureau lui-même ? Combien a-t-il
coûté au contribuable versaillais ? Nous avons
posé la question, mais on ne nous a pas répondu.
Nous ne voulons pas, cependant, attendre le prochain rapport de
la Chambre régionale des comptes pour nous faire une
idée... Premier élément : le
décorateur qui a été choisi, pour
l’aménagement du bureau de M. Pinte, a la
réputation d’être le plus cher du monde :
c’est Mme Andrée Putman. On ne nous a pas
révélé non plus ce qui avait
été versé à Mme Putman, mais on
relève, dans le compte administratif, de 2000 à
2003, un total de 394.000 euros (2.590.000 francs) au titre des
honoraires, dont une bonne partie a dû revenir à
celle-ci.
Des prodigalités indécentes
Deuxième élément : les travaux de
l’Hôtel de Ville ont coûté, de 2000
à 2005, 6,9 millions d’euros (45 millions de
francs), dont un montant indéterminé pour le bureau
du maire. - Troisième élément : pour les
seules années 2000 et 2001, les travaux imputables
à l’aile ouest, où se trouve le fameux
bureau, ont coûté 14,5 millions de francs... dont
l’essentiel a certainement été utilisé
pour l’aménagement de ce bureau.
Tout cela fait beaucoup d’argent. Beaucoup trop
d’argent. C’est le nôtre, celui des
Versaillais. Désormais, quand le maire actuel invoquera
ses prétendues orientations “sociales”, chacun
ne pourra s’empêcher de penser : “Et son bureau ? Combien de logements sociaux aurait-on pu faire avec
l’argent qui a servi à aménager luxueusement
son bureau ?”
Ces prodigalités indécentes doivent cesser. Ce
maire, qui en est responsable, doit partir.
|