Editorial n° 25 du 31 juillet 2003
par Henry de Lesquen,
Président de l'U.R.V.
“Multiplexe” :
l’obstination coupable de la municipalité
La volonté, déjà
ancienne, de la S.N.C.F. de céder 4 hectares de terrains
autour de la gare des Chantiers était une grande chance
pour notre Ville. Hélas, la municipalité actuelle,
qui est en place depuis 1995, et qui a donc eu huit ans pour
étudier le projet d’aménagement, n’a
pas été à la hauteur de l’enjeu ! Nous
avons dit tout le mal qu’il fallait penser de ce
qu’elle voulait faire. Qu’il s’agisse de la
circulation et du stationnement, de la tranquillité et de
la sécurité des habitants, de la place de
l’opération dans la Ville, de son équilibre
financier, enfin, tout est à revoir dans la copie qui a
été présentée au Conseil municipal et
que la majorité a adoptée sans broncher.
L’un des aspects de ce dossier touffu a déjà
fait l’unanimité contre lui, au sein de la
population : c’est la construction d’un
“multiplexe” comprenant douze salles de
cinéma, voulue depuis l’origine par le maire et ses
collègues de parti, et qu’ils ont maintenue avec une
obstination coupable. Il est vrai que les Versaillais aiment le
cinéma. Mais ils disposent déjà du Cyrano et
du Roxane, sans compter Parly 2. Le multiplexe aggraverait
dramatiquement les difficultés de circulation et de
stationnement dans les quartiers Saint-Louis et Chantiers. Il
attirerait une foule de “sauvageons” des banlieues
voisines. Il entraînerait, enfin, la fermeture des deux
cinémas actuels, qui sont indispensables à
l’animation des quartiers Notre-Dame et Montbauron. Comme
l’a écrit Le Parisien, ce serait un coup très
dur pour le Centre-Ville, pour ses commerces, ses restaurants,
ses cafés.
Nous l’avons dit au Conseil municipal : ce multiplexe est
une grave erreur, tant pour le quartier Notre-Dame que pour ceux
de Saint-Louis et des Chantiers.
Notre mouvement a été le seul, parce qu’il
est indépendant des partis, à ne penser
qu’aux intérêts de Versailles et des
Versaillais, et à se prononcer, en conséquence,
contre le multiplexe, au cours de la campagne électorale
de 2001, qui nous a permis, comme on sait, d’entrer en
force au Conseil municipal, pour préparer
l’alternance.
Une pétition contre le multiplexe a réuni plus de
11.000 signatures. Nous continuerons, pour notre part, à
agir au Conseil municipal, et en dehors, pour mobiliser nos
concitoyens en faveur des cinémas du Centre-Ville. Il faut
espérer que la municipalité en place finira par
retirer son projet, dont les Versaillais ne veulent pas.
C’est cela, la démocratie.
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