Editorial n° 23 du 6 mai 2003
par Henry de Lesquen,
Président de l'U.R.V.
P.L.U. : une occasion manquée
En dépit de son apparente
technicité, qu’il ne faut d’ailleurs pas
exagérer, le plan local d’urbanisme (P.L.U.) est un
enjeu essentiel pour la démocratie, car il définit
les droits de construire, ce qui retentit sur la valeur des
propriétés et conditionne, à terme, les
équilibres de la population et la physionomie de la Ville.
Il faut donc que ce plan exprime un projet d’avenir et
qu’à l’occasion de son élaboration la
municipalité en débatte largement avec les
habitants.
C’est ici que le bât blesse. Le P.L.U. qui est
soumis à l’enquête publique n’a pas
donné lieu à une véritable concertation et
n’est qu’un simple replâtrage de l’ancien
plan d’occupation des sols (P.O.S.). Celui-ci
n’était pas sans mérites, il est vrai, car il
a permis de mieux préserver l’identité de nos
quartiers. Et la législation permet aujourd’hui
d’assouplir certaines contraintes, en remplaçant le
“coefficient d’occupation des sols” (C.O.S.),
instrument technocratique s’il en est, par des dispositions
plus claires, concernant la hauteur ou l’alignement des
bâtiments. C’est un progrès. Pour le reste, il
n’y a pas grand-chose de nouveau, si ce n’est, bien
sûr, la Z.A.C. des Chantiers, dont nous avons dit tout le
mal qu’il fallait en penser : on y programme la thrombose
de la circulation, on y construit des logements à
côté du chemin de fer, sans parler du multiplexe qui
va tuer les cinémas du Centre Ville... Rien n’est
prévu, dans le P.L.U., en revanche, pour
l’aménagement de Satory, où doit pourtant se
faire l’expansion de la Ville, ni pour la liaison de ce
huitième quartier avec le reste de Versailles. Rien
n’est envisagé pour enrayer le déclin
économique de la Ville, qui se poursuit depuis dix ans,
rien non plus pour créer des synergies avec le
Château, rien pour le développement du commerce.
Rien n’est destiné à renforcer l’axe
Nord-Sud (qui va de la place Laboulaye à
l’évêché et, au delà,
jusqu’à Satory) ni à donner un
“cœur” à Versailles, de manière
à refaire son unité.
On ne trouve pas trace dans le P.L.U. des propositions de
l’U.R.V.... ni d’aucune autre, au demeurant. La
municipalité actuelle n’a pas de vision
d’avenir. En se contentant d’apposer sa signature sur
un document qui a été entièrement
“ficelé” par les services techniques, elle
n’a pas été à la hauteur de la mission
que les électeurs lui avait confiée. A la mairie,
la volonté est en berne, autant que l’imagination.
Ce n’est pas notre conception de la politique municipale.
Il est temps de préparer l’alternance, pour redonner
une ambition à Versailles, à l’issue
d’un débat démocratique.
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