Editorial n° 21 du 6 mars 2003
par Henry de Lesquen,
Président de l'U.R.V.
Une gestion inefficace, des perspectives
inquiétantes
Intervention d’Henry de Lesquen, Président du Groupe
U.R.V.,
au Conseil municipal du 6 mars (extraits)
Les chiffres qui sont contenus dans le rapport
d’orientations budgétaires sont intéressants,
Monsieur le Maire. Cependant, quand on les regarde de
près, on en tire un éclairage bien différent
de celui que vous voulez en donner.
Voyons d’abord ce que nous, Versaillais, nous payons, en
prenant un indicateur simple, la taxe d’habitation : les
Versaillais ont versé, en 2001, 163 EUR en moyenne, ce qui
fait 24 % de plus que pour les communes de plus de 10.000
habitants et 7 % de plus que pour les communes de plus de 50.000
habitants.
Ainsi, l’U.R.V. avait raison de dénoncer la
légende de la faible fiscalité versaillaise. Nul ne
peut contester que les Versaillais payent plus que les autres.
Les comparaisons que l’on trouve dans les journaux et qui
sont fondées sur les seul taux n’ont aucun sens,
puisque la taxe est le produit d’un taux par une base, et
que les bases sont élevées à Versailles.
Soulignons-le : les Versaillais étaient
déjà plus imposés que la moyenne en 2001, ce
qui ne vous a pas empêché de leur infliger en 2002
une hausse de + 12 %...
Au regard de cet effort fiscal qui est imposé aux
habitants de notre Ville, voyons maintenant ce qu’ils en
reçoivent.
S’agissant des dépenses municipales, nous lisons
dans le rapport que le ratio par habitant est de 1.241 EUR
à Versailles, quand il est de 1.768 EUR dans la
“strate” des communes comparables. Ce qui signifie
que Versailles fournit 30 % de prestations en moins à ses
habitants.
On peut, ainsi, dégager un “coefficient
d’efficacité” de la gestion municipale. En
prenant un coefficient égal à 1 en moyenne, par
convention, pour les communes comparables, le coefficient
d’efficacité de la présente gestion
municipale ressort à 66 %, c’est-à-dire un
tiers de moins que la moyenne, puisqu’à Versailles
on paye 7 % d’impôts en plus, pour recevoir 30 % de
prestations en moins...
Si le bilan de votre gestion est donc des plus médiocres,
les perspectives que vous tracez nous paraissent
inquiétantes. Vous invoquez un “potentiel fiscal
élevé”, mais cette notion ne veut rien dire :
puisque les bases des impôts sont fortes à
Versailles, il faut que les taux y soient plus bas
qu’ailleurs. Quand vous écrivez : “Les marges
de manœuvre en termes de fiscalité et
d’endettement sont loin d’être
consommées”, nous nous attendons au pire.
Votre rapport laisse transparaître une intention
qu’il faut bien qualifier de scélérate, en
matière de hausse des impôts. Après avoir
subi le coup des + 12 % en 2002, les Versaillais vous disent par
notre bouche : “Ça suffit !”
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