Thème N° 9
L’opportunité d’édification de logements sociaux
à proximité de la gare
Le rapport de présentation indique que le marché du neuf,
comme de l’ancien est très tendu à Versailles : les niveaux
de loyer sont très importants, il y a peu de terrains constructibles
disponibles et il existe un décalage sensible entre l’offre et la demande
de logements.
On compte, en 2001, plus de 6000 logements sociaux, soit 15,93% du parc
résidentiel versaillais. Il manque 1532 logements aidés pour
atteindre les objectifs fixés par la loi SRU. Ces logements sont très
inégalement répartis dans la ville, le quartier de Jussieu regroupant
notamment plus du tiers du parc HLM.
Le parc social est un parc récent, principalement constitué
de grands et de moyens logements. Ce parc se caractérise par une
fluidité et une mobilité limitée, ce qui explique que
l’offre ne suffit pas à répondre à la demande (1 logement
social disponible pour près de quatre demandeurs).
Et pourtant, la commission tient à le souligner et à lui
rendre hommage, s’agissant d’une cité essentiellement résidentielle,
la ville de Versailles joue le jeu de la loi SRU et tente de combler
son retard en matière de logements sociaux pour atteindre le seuil
des 20% imposé par la loi, mais surtout pour répondre aux
besoins d’une population dont la demande en matière de logements
HLM est en constante augmentation depuis quelques années.
C’est ainsi qu’en 2003, 69 logements ont été construits contre
27 en 2002 et 21 en 2001. Il faut saluer cet effort important et cette politique
constante dans un contexte difficile.
L’objectif en matière de construction de logements sociaux
est de maintenir le rythme de construction à environ 100 logements
par an à raison d’au moins 2 opérations comprenant entre 30
et 40 logements et 2 à 4 opérations de 5 à 10 logements.
Les opérations importantes se réalisent en général
sur des terrains nus et les petites opérations en acquisition amélioration.
C’est la raison pour laquelle le projet de réalisation d’un programme
résidentiel composé de logements aidés pour 3830 m2
de SHON dans la ZAC des Chantiers répond à un besoin
évident.
Ce programme résidentiel qui devrait permettre de réaliser
une soixantaine de logements (le chiffre de 53 est avancé) se situe
cependant dans un environnement peu propice à une implantation de
logements d’habitation.
Si bien évidemment la proximité des moyens de transport et
des commerces est un atout important pour cette réalisation, la très
proche présence de la gare ferroviaire et de la gare routière
dans un environnement de circulation dense génère des nuisances
très importantes dans les domaines de l’acoustique, des vibrations
et de la pollution.
S’agissant tout d’abord de la pollution, le nœud de circulation que constitue
la gare des Chantiers et la présence très proche de rues souvent
congestionnées voire saturées créent une atmosphère
polluante qui compte tenu de la configuration du site a du mal à
se dissiper.
En outre, et la commission a déjà eu l’occasion de s’exprimer
sur ce problème, il ne semble pas que les mesures prises en matière
de circulation conduisent à une amélioration notable de celle-ci,
mais plutôt à une dégradation faute de mesures radicales.
S’agissant des vibrations, les mesures effectuées sur le site et
présentées dans l’étude d’impact du dossier de création
de la ZAC (page 101), font état de résultats très proches
de la valeur admissible à la hauteur de la dalle extérieure
de la gare, c'est-à-dire à l’emplacement où devront être
édifiée les futurs logements sociaux.
C’est ainsi que l’on relève des valeurs de 62 pour 63 en valeur
limite admissible dans la gamme de fréquence des 10 Hz, 62 pour 65
admissible dans la gamme de fréquence des 20Hz et 52 pour 69 admissible
dans la gamme de fréquence des 40 Hz. Les fréquences plus élevées
ont des répercussions moins sensibles sur l’environnement. Il n’en
demeure pas moins vrai que les vibrations relevées, surtout sensibles
dans la gamme des fréquences basses, sont de nature à entraîner
des désagréments non négligeables pour les habitations
édifiées à proximité immédiate de la
gare et notamment sur la dalle extérieure.
Mais c’est surtout dans le domaine acoustique que les nuisances risquent
d’être fortes voire insupportables pour les futurs logements sociaux.
L’étude menée dans ce domaine (pages 97 et 99 du dossier
de création de la ZAC) fait état, s’agissant de l’ambiance
acoustique actuelle dans le quartier, de niveaux sonores supérieurs
à 70 dB (A) le jour :
- autour des circulations ferroviaires en entrée
et sortie de la gare de Versailles Chantiers ;
- sur le bâti riverain des rues structurantes les
plus circulées et saturées aux heures de pointe : rue des
Etats Généraux et rue de la Porte de Buc.
(Sachant que 35 dB correspondent à l’intérieur d'un appartement
calme et qu’à partir de 65 dB qui correspond à une conversation
animée, commence le seuil de gêne et de fatigue).
Qui plus est, l’ambiance acoustique en 2007 élaborée sur
la base de la situation actuelle intégrant les modifications de trafic
routier liées aux diverses modifications prévisibles sur le
secteur à l’échéance 2007 de mise en service du pôle
dans le modèle de terrain actuel fait état d’une augmentation
des niveaux sonores :
- de l’ordre de 2,5 dB (A) sur l’avenue du Général
Leclerc ;
- de l’ordre du dB (A) sur l’avenue Edouard Charton.
Il est à craindre, malheureusement, que cette détérioration
de l’ambiance acoustique, que la commission estime même sous-évaluée,
touche également les constructions édifiées sur la
dalle extérieure de la gare.
Ainsi, la commission d’enquête, tout en reconnaissant le bien-fondé
du choix d’édification de logements sociaux dans le programme de
la ZAC des Chantiers, exprime ses inquiétudes quant à la qualité
de vie dans ces logements, compte tenu des nuisances exposées
ci-dessus.
Afin de les rendre habitables la réalisation de ces logements devra
être particulièrement soignée et intégrer des
normes d’insonorisation et de dispositifs anti-vibrations qui sont plus souvent
l’apanage de logements de haut de gamme et qui induisent donc des coûts
inhabituels pour ce type de logements.
Une autre solution plus radicale mais également plus coûteuse
consisterait à couvrir totalement ou en grande partie les voies de
chemin de fer de la gare des Chantiers.
Cette solution, certes plus ambitieuse, doit être étudiée
et ne pas être écartée a priori. Elle permettrait d’édifier
dans de meilleures conditions le programme de logements sociaux envisagé,
en atténuant très fortement la pollution acoustique de la
ZAC et offrirait en outre de nombreux autres avantages.
C’est ainsi que les nouveaux espaces dégagés offriraient
des possibilités nouvelles en permettant de reconstituer les
terrains de sport ou de jeux pour la petite enfance actuellement fortement
réduits par le projet actuel d’implantation de la ZAC, voire en
créant des espaces verts supplémentaires.
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