Thème N° 3


Les problèmes généraux de circulation dans Versailles


Le rapport de présentation du PLU de Versailles dans sa synthèse (page 155) fait le constat suivant :

« Malgré une très bonne desserte en transports en commun, la part modale des voitures particulières reste très importante à Versailles :
-    72,19% des personnes qui sortent de Versailles dans le cadre des déplacements domicile/travail utilisent un unique mode de transport. Parmi elles, 57,78 % empruntent leur voiture particulière ;
-    74,12% des personnes qui entrent dans Versailles pour des déplacements domicile/travail utilisent un unique mode de transport. Parmi elles, 62,57% empruntent leur voiture personnelle. L’automobile reste donc le mode de transport le plus utilisé, dans un contexte où le bassin d’emploi a tendance à s’élargir davantage.
L’évolution de la motorisation des versaillais éclaire cette situation : le taux de motorisation continue de croître et la multi-motorisation se banalise : elle concerne près du quart des ménages en 1999. »

Et le rapport de présentation en conclut qu’il faut :
« …
1    définir un urbanisme limitant les contraintes pour la desserte par les modes alternatifs ;
2    utiliser la politique de stationnement comme levier sur la répartition modale ;
•    en développant les zones réglementées afin de favoriser certains usages et différencier la réglementation selon les types de stationnement ;
•    en dissuadant l’usage de la voiture pour aller au travail ;
•    en favorisant le stationnement résidentiel ;
•    en favorisant la rotation à proximité des commerces du centre ville.
3    renforcer le réseau TC et son attractivité ;
4    limiter le transit PL et VL ;
5    réduire les nuisances liées au transport de marchandises ;
6    favoriser les modes doux sur les courtes distances ;
7    renforcer la prise en compte de l’environnement et améliorer le cadre de vie ;
8    renforcer les aménagements en faveur des personnes à mobilité réduite (PMR).


La commission d’enquête, quant à elle, considère que les problèmes de circulation dans Versailles constituent une préoccupation récurrente existant depuis de nombreuses années et qui s’est amplifiée au fil du temps.

Acquiesçant au constat effectué par la municipalité et aux solutions qu’elle préconise, elle estime cependant que les décisions effectivement prises ou envisagées sont timorées ou insuffisantes et que la partie du PLU consacrée aux problèmes de circulation dans Versailles manque  de vision prospective.

Car, en matière de circulation, la ville de Versailles souffre d’un double handicap : structurel et conjoncturel.

Au plan structurel, la ville de Versailles constitue un véritable « goulet d’étranglement ». En effet, les trois avenues principales (le trident) convergent vers le butoir que constituent le château et son grand parc. En outre, la ville basse est bordée sur son flanc sud par  le plateau de Satory et la N 286 et par des massifs boisés au nord est et au sud ouest qui canalisent les flux de circulation vers le château et ses abords.
Ce goulet concentre et « piège » la circulation qui s’y engage et le nombre de voies de dégagement ne permet pas aux heures de pointe un écoulement satisfaisant du trafic provoquant des ralentissements et des bouchons.

Au plan conjoncturel, la densité du trafic automobile s’est considérablement accrue dans la région versaillaise au fil des ans. Au nombre des facteurs qui expliquent cet accroissement on peut citer :

-    l’accroissement du taux de motorisation et notamment du taux de multi-motorisation phénomène général qui concerne également Versailles, largement évoqué page 155 du rapport de présentation ;
-    la relative stagnation des emplacements de stationnement en surface et la faible offre de stationnement en parc souterrain conduisant à une densité accrue de  stationnement en surface, notamment dans les rues étroites préjudiciables à un bon écoulement du trafic ;
-    le développement très important de l’urbanisation pavillonnaire, notamment  dans les communes du sud de Versailles, peu ou mal desservies en transports en commun conduisant les habitants de ces communes à utiliser leur véhicule personnel pour se rendre à leur travail via les gares versaillaises (62,5% des personnes qui entrent dans Versailles pour des déplacements domicile/travail utilisent leur voiture personnelle).


Face à ce double handicap, difficile à surmonter, il convient de prendre des mesures résolument volontaristes :

Pour tenter de contrer le handicap structurel, il faut éviter par tous moyens que la circulation générale non destinée à Versailles ne  transite par Versailles.

Ceci peut être obtenu en améliorant les voies de contournement ou en édifiant des tunnels E/O ou N/S.

Ainsi, les travaux entrepris sur la N 286 ( élargissement à 2 X 3 voies, en principe terminé  fin 2004) en améliorant la fluidité du trafic pourraient inciter certains automobilistes à emprunter cette voie plutôt qu’à traverser Versailles  et devraient contribuer au désengorgement de la ville.

En outre cet élargissement préparera l’arrivée de l’A86 (cf. paragraphe ci-après) et améliorera les conditions de circulation par l’élargissement ou la construction de 6 ponts :
-    l’élargissement du pont par lequel la RN 286 franchit la RD 91 ;
-    la reconstruction du pont ferroviaire au-dessus de la RD 91, destiné à accueillir la voie ferrée longeant la RN 286 ;
-    l’élargissement du pont permettant le passage de la RD 938 sous la RN 286 ;
-    la construction d’un passage, sous la RN 286, reliant les deux parties du bois des Gonards, destiné aux piétons, aux cyclistes, aux cavaliers et aux engins de l’ONF.

De même la réalisation d’un tunnel de l’A86 entre Rueil-Malmaison et Versailles pourrait permettre de réduire les flux de transit dans Versailles en particulier dans le sens Nord-Sud et inversement. Ces travaux qui concernent essentiellement la réalisation d’un passage souterrain sous la forêt de Pont Colbert, constituent le principal projet routier à Versailles. Ils ont pour objectif de soulager la RN 118 et la RD 128.

Le PADD page 17 précise d’ailleurs :

« Le parti d’aménagement retenu est la construction d’un tunnel foré permettant de préserver les espaces verts forestiers, les sites historiques et les zones résidentielles.
L’accessibilité à l’A86 (entrée-sortie), au niveau de Viroflay (diffuseur), a été refusée en son temps, par la ville de Versailles. Toutefois, pour ne pas compromettre l’avenir, la réalisation de l’ouvrage reste techniquement possible et permettrait d’envisager, le cas échéant et après consultation des communes de Versailles et de Viroflay, une accessibilité à cette voie, à partir de la RD.10 (Av de Paris). Le choix définitif d’ouvrir un accès sur l’A86 résulte d’une double lecture qui intègre à la fois l’organisation des flux automobiles liés à cet ouvrage, mais aussi et surtout, un souci de respect du cadre de vie et de l’environnement des Versaillais. »

La commission d’enquête approuve ces propos  mais considère qu’il convient maintenant de relancer vigoureusement cette option du tunnel de l’A86 de nature à vraiment alléger les flux de transit dans Versailles.

Elle ajoute qu’un soin particulier devra être apporté à la réalisation des entrée et sortie du tunnel (sur la commune de Viroflay) afin de les intégrer parfaitement dans l’environnement et les constructions existantes, même si la commune de Versailles est surtout concernée par :

-    des accès de secours de l’A86 (le Carroussel et Porchefontaine) ;
-    des unités de ventilation (air frais et/ou extraction) ;
-    la création d’un diffuseur différé qui pourra être éventuellement réalisé sous la RD 10

Pour contrer le handicap conjoncturel, il convient d’élaborer une politique de mesures adaptées aux besoins spécifiques des automobilistes concernés.

Hormis les automobilistes qui  ne font que transiter par Versailles, décrits précédemment, et qu’il importe de dissuader de le faire, il existe globalement trois populations d’automobilistes qui ont besoin de se rendre dans Versailles :

-    les personnes habitant ou résidant à Versailles ;
-    les personnes travaillant à Versailles ou devant à titre privé ou professionnel s’y rendre ;
-    les personnes qui se rendent à Versailles pour prendre un moyen de transport collectif (train essentiellement, compte tenu de la présence de 3 gares à Versailles)

S’agissant des personnes qui habitent ou résident à Versailles et qui ont besoin d’utiliser leur véhicule pour rentrer à leur domicile ou résidence il est nécessaire de prévoir des parkings extérieurs ou mieux, la place étant limitée, des parkings souterrains.

Les 3 grandes avenues du « trident » permettraient ainsi d’aménager de vastes parkings qui font actuellement cruellement défaut et qui, tout en permettant aux versaillais qui le souhaiteraient de disposer d’emplacements permanents soulageraient le stationnement en surface, dégageant par la même occasion des emplacements temporaires.

S’agissant des personnes travaillant à Versailles ou devant à titre privé ou professionnel se rendre à Versailles pour un temps limité, la politique de parkings souterrains développé supra, leur permettrait :

-    soit d’utiliser les emplacements en surface, libérés par des versaillais ;
-    soit d’utiliser les emplacements temporaires des parkings souterrains réalisés sous les grandes avenues ou sous des sites stratégiques à même de soulager la circulation de surface.

Enfin pour les personnes qui se rendent à Versailles pour utiliser un moyen de transport collectif, gares rive droite et rive gauche mais surtout gare des Chantiers, il faut :

-    améliorer les transports collectifs pour inciter ceux qui le peuvent à les emprunter ;
-    éviter que ceux qui utilisent leur véhicule personnel ne s’engouffrent dans Versailles.

Pour ces derniers, une des solutions réside dans l’organisation d’une véritable « rupture de charge » incitant ces automobilistes à laisser leur véhicule, le matin,  aux entrées de la ville dans de vastes parkings aménagés puis à utiliser des navettes à coût modéré, d’autant plus rapides que les voies de circulation seraient dégagées, pour se rendre dans leur gare de départ. Le soir, le schéma inverse serait appliqué.

C’est ainsi, par exemple, et à l’instar de ce qui s’est pratiqué dans d’autres villes de France confrontées à des difficultés de circulation identiques, que pourraient être réalisés deux grands parkings régionaux :

-    un au sud-est de Versailles, à la hauteur du Pont Colbert ;
-    l’autre à l’ouest de Versailles à la hauteur des « Matelots ».

Ces deux parkings dont la sécurité serait garantie, par une surveillance permanente devraient être suffisamment attractifs au niveau des prix pour inciter les automobilistes à y laisser leur véhicule.

De même, un système de navettes, renforcées aux heures de pointe, permettrait de se rendre, notamment à la gare des Chantiers dans des conditions sures et rapides.

Il n’est, bien entendu, pas exclu de réaliser d’autres parkings de dégagement aux entrées  nord  ou est de la ville, mais la réalisation des deux parkings ci-dessus est de nature à améliorer de façon significative la circulation dans le sud de la ville et par répercussion dans la ville toute entière.
 
Ainsi, pour la commission d’enquête, seule une politique ambitieuse et volontariste combinant les mesures décrites ci-dessus et une amélioration des transports collectifs, notamment en direction des agglomérations situées au sud de Versailles, parviendra à effacer les effets des cautères successifs dont l’efficacité ne s’est jamais vraiment fait sentir.
 


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