1) L’étude des sous-sols
:
La commission d’enquête a noté que n’existaient pas de prescriptions
particulières dans le règlement du PLU relatives aux sondages
préalables aux constructions et de règlements particuliers
lors de présence d’eau, d’argile ou de marne qui pourraient
lors d’inondation ou de sécheresse, provoquer des désordres
aux constructions, Versailles (hormis le château) ayant été
construit sur des terrains plus ou moins marécageux. Il y aurait
notamment dans le quartier de Porchefontaine, et selon des témoignages
recueillis lors de l’enquête, de l’eau à une faible profondeur
en dessous de la surface du sol et cela même sous les constructions.
La commission d’enquête considère que le PLU devrait prévoir
dans son règlement les prescriptions qui garantissent la salubrité
publique et la solidité des constructions. Il conviendrait donc de
rajouter au projet de PLU actuel des prescriptions particulières
relatives aux constructions édifiées en zone comportant des
risques au niveau du sous-sol susceptibles d’entraîner des désordres
plus ou moins graves (affaissements, fissurations, infiltrations d’eau,
humidité) pour prévenir tout risque lié à la
nature du sous-sol.
2) Le développement touristique :
La commission d’enquête a constaté que le développement
du tourisme en ville est à peine évoqué au PADD et
ne fait l’objet d’aucune application concrète dans le zonage et dans
le règlement du projet de PLU.
Versailles est une ville connue mondialement au patrimoine historique exceptionnel
et qui en dehors du Château et de son parc possède
de nombreux bâtiments et sites de qualité à visiter
dans la ville.
La commission d’enquête estime qu’une étude de développement
du tourisme plus dynamique prévoyant notamment la création
d’emplacements réservés pour le stationnement des cars, la
mise en place de circuits et de cheminements piétons, le développement
de bâtiments éclairés la nuit, des animations des
quartiers les, plus pittoresques, avec une véritable politique d’incitation
à la création d’hôtels et de restaurants permettant de
recevoir les groupes et les visiteurs individuels, serait intéressante
pour valoriser ce riche patrimoine.
La ville de Versailles devrait donc considérer le tourisme comme
une activité économique à part entière et chercher
à récupérer les touristes ayant visité
le château par une politique attractive permettant de les retenir sur
ses autres sites dont beaucoup témoignent d’une richesse artistique
et architecturale remarquable.
3) L’intégration du plateau de Satory dans la ville de Versailles
:
La commission d’enquête constate que le quartier de Satory ne semble
pas être considéré dans le projet de PLU comme un quartier
à part entière de Versailles.
Tant dans le PADD que dans le règlement il ne semble pas y avoir
une volonté d’améliorer la vie des habitants du plateau et de
mettre les équipements de ce quartier au niveau de ceux du reste de
la ville.
Les zones du plateau de Satory sont les zones UI, UK, UCa et AU et l’on
trouve les restrictions suivantes dans le règlement de ces zones :
Article UI 1- Occupation et utilisation du sol interdites
1. les constructions, ouvrages ou travaux à destination
de commerces de détail.
Article UK 1 – Occupations et utilisations du sol interdites
1. les constructions, ouvrages ou travaux à destination
de commerces.
Articles UC – Occupation et utilisation du sol interdites
1. les constructions, ouvrages ou travaux à destination
d’activités industrielles.
Article UC 14 – Coefficient d’occupation du sol
1) dans le secteur UC a – le coefficient d’occupation
du sol est égal à 1,00.
En outre, pour les opérations comportant des commerces en rez-de-chaussée
il est ajouté un coefficient d’occupation du sol de 0,20.
Les COS sont alors cumulables.
Article AU 1- Occupations et utilisations du sol interdites
1) les constructions, ouvrages ou travaux à destination d’habitation,
d’hébergement hôtelier, de bureaux, de commerce, d’artisanat,
d’industrie ou à la fonction d’entrepôt, à l’exception
des occupations et utilisation du sol prévues à l’article
AU2 du présent règlement.
Et pourtant, existe à Satory un besoin évident de commerces
de proximité, d’activités de service, de salle(s) de
cinéma, d’une salle de spectacle et de réunions, d’équipements
sportifs et de services publics (tels que mairie annexe, poste de police,
antenne postale…) pour que ce quartier de Versailles soit un quartier
à part entière.
Cela ne nuirait pas au développement durable, car l’existence de
ces services limiterait les déplacements des habitants de Satory, évitant
ainsi les allées et venues incessantes entre le plateau et le centre
de Versailles d’un accès difficile pour les habitants du plateau.
La loi SRU prévoit de développer la mixité sociale
dans l’habitat qui doit également s’appliquer entre les différents
quartiers d’une même ville et la commission d’enquête estime
que selon elle il y a un manque de volonté d’intégration
des populations du quartier de Satory dans le projet de PLU.
4) La protection du site de Satory et de la vallée de la Bièvre
:
Les habitants, les élus et les associations de la ville de Buc ont
émis de nombreuses observations relatives au règlement du
projet de PLU du Versailles sur l’absence de protection du site classé
de la vallée de la Bièvre dans les zones AU, UC, UK
et UI du plateau de Satory.
La commission d’enquête constate que certaines prescriptions sont
insérées sur ce point dans les différents règlements
mais manquent souvent de précision.
Ainsi sous :
- l’article AU 10 – Hauteur maximale des constructions.
Non réglementée.
- l’article AU 11, UK 11 et UI 11 - le permis de
construire peut être refusé ou n’être accordé
que sous réserve de l’observation de prescription spéciale
si les constructions, par leur situation, leur architecture, leurs dimensions
ou l’aspect extérieur des constructions ou ouvrages à édifier
ou à modifier, sont de nature à porter atteinte au caractère
ou à l’intérêt des lieux avoisinants, aux sites, aux
paysages naturels ou urbains ainsi qu’à la conservation des perspectives
monumentales.
Pour les articles 11 des différentes zones, on constate
que sur un camp militaire, de tels articles sont d’une grande imprécision
et peuvent ouvrir la porte à l’arbitraire risquant de provoquer
de nombreuses interprétations et de nombreux recours lors des demandes
de permis de construire.
- L’article AU 14 – Coefficient d’occupation
du sol
Non réglementé.
- l’article UC 5 – Superficie minimale des terrains constructibles.
La superficie minimale des terrains, pour être constructibles, n’est
pas réglementée.
- l’article UC 10 – Hauteur maximale des constructions
en UCa.
La hauteur maximale d’une construction ne doit pas excéder :
- 15 mètres à l’égout du toit ou au sommet de
l’acrotère
- 17,50 mètres pour les édicules en terrasse
- l’article UK 10 – Hauteur maximale des constructions.
La hauteur d’une construction ne doit pas excéder 12 mètres
à l’égout du toit.
- l’article UK 11 - Les constructions sur le plateau
de Satory ne doivent pas, en particulier être visibles depuis le Domaine
National.
La commission d’enquête estime qu’il devrait être clairement
rajouté, que les constructions sur le plateau de Satory ne doivent
pas être visibles également du site classé de la Bièvre.
- l’article UI 10 – Hauteur maximale des constructions
- 15 mètres à l’égout du toit ou à l’acrotère
dans le secteur UIa.
La commission d’enquête estime également indispensable
que les futures constructions édifiées sur le plateau de Satory
ne dépareillent pas, par leur aspect esthétique, le site classé
de la vallée de la Bièvre.
5) Les circulations douces :
Si le PADD fait allusion au développement des circulations douces,
piétonne et cycliste, le zonage et le règlement ne prennent
pas réellement en compte ces bonnes intentions, sauf pour ce qui
concerne le projet d’aménagement de la ZAC des Chantiers. Ainsi il
n’est pas prévu de coulée verte, d’emplacements réservés
pour la création de voies permettant la mise en place de cheminements
piétonniers et de parcours cyclistes. Il n’est pas prévu
non plus de travaux limitant la circulation et le stationnement automobile
sur certains axes au profit des transports en commun et des circulations
douces.
La commission d’enquête considère qu’un PLU doit prévoir
pour le moyen et surtout pour le long terme (10/15 ans) l’évolution
d’une ville et de ses équipements afin d’y inclure le développement
des circulations douces, et limitant le trafic automobile et le stationnement
en surface dans le centre ville (c’est ainsi que le GR passant derrière
la gare des Chantiers pourrait rejoindre l’esplanade du château par
les réservoirs Gaubert, le square des Francine et l’avenue de Sceaux
dont la partie centrale pourrait être réservée à
la circulation des piétons et spécialement des élèves
des établissements scolaires et des cyclistes, si elle n’était
pas envahie par les voitures en stationnement).
Le PADD insiste sur le développement des transports en commun, mais
ne prévoit qu’un site propre partiel entre le Pont Colbert et Le
Chesnay, aucun autre site propre n’est prévu dans la ville notamment
à proximité des gares.
6) Les aires pour les gens du voyage :
La commission d’enquête a constaté que n’existait pas,
dans le projet de PLU de Versailles, d’emplacement prévu pour
les gens du voyage, et ce, malgré la loi obligeant toutes les
communes de plus de 5 000 habitants à prévoir un nombre de
places d’accueil en rapport avec la population de la commune.
La commission d’enquête comprend, bien évidemment, les difficultés
auxquelles est confrontée la ville de Versailles pour réserver
de tels emplacements, compte tenu du peu d’espace disponible dans la ville
basse.
Il lui semble cependant que de tels emplacements auraient pu être
dégagés sur le plateau de Satory dans des conditions de salubrité
satisfaisantes.
7) Les économies d’énergies :
La commission d’enquête a relevé l’absence dans le PADD et
dans le règlement, de mesures favorisant le développement des
économies d’énergie comme capteurs photovoltaïques,
pompes à chaleurs …etc.
La France a en ce domaine un gros retard par rapport à plusieurs
pays
La commission d’enquête estime qu’une ville telle que Versailles,
mondialement connue, ainsi que cela a déjà été
souligné, dont une partie non négligeable de la population
possède des compétences et des revenus supérieurs à
la moyenne nationale, pouvait dans ce domaine être une sorte de «
vitrine » et conjuguant tradition historique et modernité
servir d’exemple en matière d’économie d’énergie.
___________________________________________________________________
|