7.1 Cadre général dans lequel s’inscrit le projet.
Appartenant à l’agglomération parisienne, la commune de Versailles
est située à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest
de la ville de Paris. Elle s’étend sur 2618 ha et accueille plus de
85.700 habitants. Elle est ainsi, l’une des villes les plus peuplées
d’Ile de France (la cinquième) et l’une des plus vastes. Elle est
bien desservie par les différents réseaux de communication
qu’il s’agisse de voies routières ou de voies ferrées.
Le site de Versailles se caractérise par l’importance des massifs
boisés qui l’encadrent :
- la forêt de Versailles (1052ha) ;
- la forêt de Fausses-Reposes (380 ha) ;
- la forêt de Meudon (631 ha) ;
- la forêt de Marly (1712 ha).
La ville s’étend au sud-est de la Plaine de Versailles dont le fond
est parcouru par le ru de Gally, encastrée entre au nord le plateau
des Alluets et au sud le plateau de Saclay.
Elle se situe dans une large cuvette bordée au nord, à l’est
et au sud par des coteaux boisés. Localement, le territoire communal,
en moyenne de 130 mètres d’altitude, est faiblement accidenté.
Le relief a été travaillé au moment de l’édification
du château : des buttes ont été aplanies et des petites
dépressions occupées par des marais ont été comblées.
Deux petits monticules demeurent : la butte Montbauron qui culmine à
150 mètres et la butte du Château qui atteint 146 mètres.
Au pied de ces hauteurs s’organisent trois dépressions où convergeaient
les eaux ruisselant des anciens étangs :
- l’étang de Clagny, devenu aujourd’hui le quartier
des Prés ;
- l’étang Puant, situé à l’emplacement
de la pièce d’eau des Suisses, du Potager du Roi et de la partie ouest
du quartier Saint-Louis ;
- les étangs de Porchefontaine.
Ces étangs ont été, au fil de l’urbanisation, comblés
et transformés en espaces à lotir ou aménagés
et transformés en bassins. La présence de ces anciens étangs
et l’imperméabilisation progressive du sol explique l’humidité
de certains bâtiments.
Le sol versaillais est essentiellement composé de sables et de grès.
La plaine de Versailles est assise sur des formations marno-calcaires recouvertes
de sables et de limons. Le calcaire, du fait d’apports argileux, donne des
sols peu perméables, propices à la formation d’étangs
et à l’apparition d’une abondante végétation.
S’agissant du réseau hydrographique, la ville est assise sur un seuil
de partage des eaux orienté sud-ouest/nord-est et culminant à
environ 130 mètres. Le bassin versant du ru de Gally s’étendant
à l’ouest de cette ligne de crête des versants et celui du ru
de Marivel à l’est. La ville est constituée de deux principaux
bassins versants :
- le bassin versant ouest du ru de Gally ;
- le bassin versant est du ru de Marivel.
Le ru de Gally prend naissance dans les bassins du Château de Versailles
et le ru de Marivel est l’un des plus gros affluents de la Seine à
la sortie de Paris. Le plateau de Satory, quant à lui, est situé
sur un troisième bassin versant : celui de la vallée de la
Bièvre.
La ville est également constituée de très nombreuses
pièces d’eau, pour la majorité artificielles, résultant
de la présence du château et de ses nombreux bassins et jets
d’eau.
7.2 Caractéristiques du projet
7.2.1 ce qui existe
Deux réseaux distincts existent sur Versailles :
• le réseau municipal d’assainissement ;
• le réseau d’assainissement du quartier de Satory.
7.2.1.1 le réseau municipal d’assainissement.
Les réseaux principaux de collecteurs datent du milieu du règne
de Louis XIV pour ce qui est des quartiers historiques de Notre Dame et Saint
Louis, c'est-à-dire de la fin du XVIIème siècle.
Ces collecteurs ont été initialement prévus pour l’évacuation
vers le milieu naturel des eaux de ruissellement.
Pour les autres quartiers, la construction d’ouvrage d’assainissement date
de la deuxième moitié du XIXème siècle et se
prolonge sur le XXème siècle.
Le réseau municipal d’assainissement est de type unitaire, c'est-à-dire
qu’il récolte les eaux usées en même temps que les eaux
pluviales. Ce réseau est divisé en deux versants principaux
limités par une ligne nord-sud partageant Versailles en deux, du carrefour
de la Porte Verte au Pont Saint-Martin :
- le bassin versant ouest du Ru de Gally, qui se rejette
par les collecteurs intercommunaux, vers la station d’épuration de
Saint-Cyr. Cette région est gérée par le Syndicat Intercommunal
d’Assainissement de la Région Ouest de Versailles (SIAROV) ;
- le bassin versant est du Ru de Marivel, qui emprunte
les collecteurs qui traversent Viroflay, Chaville et Sèvres, longent
ensuite la Seine pour rejoindre la station d’Achères. Cette région
est gérée par le Syndicat Intercommunal pour l’assainissement
de l’agglomération parisienne.
Le réseau comporte, au total, environ 130 km de collecteurs et de
canalisations, dont un tiers d’ouvrages de hauteur supérieure à
1 mètre. Il couvre toute la ville, à l’exception du camp de
Satory qui dispose de son propre réseau d’assainissement géré
par l’Armée.
Il convient, par ailleurs, d’ajouter à ce réseau public, le
réseau des bâtiments communaux, les cours d’école, les
stades et les cimetières qui sont entretenus par le Service Assainissement
de la ville de Versailles.
L’ensemble du réseau fonctionne en gravitaire avec un système
d’auto-curage qui est amélioré d’année en année.
Ce réseau comporte une douzaine de points singuliers dont deux siphons,
posant des problèmes de différence de niveaux et nécessitant
une surveillance plus particulière compte tenu des contraintes présentes.
De plus, une station de relevage d’eaux pluviales a été mise
en service pour évacuer les ruissellements dans le passage souterrain
construit sous les voies SNCF (rue Jean Mermoz). D’anciens ouvrages en maçonnerie
de pierres sèches subsistent mais la plupart sont en cours de rénovation
par la mise en place de cunettes, la création de banquettes et la
confection d’enduits.
Les constructions versaillaises sont quasiment toutes équipées
et raccordées au réseau d’égouts. L’entretien du réseau
est assuré par le Service de l’assainissement de la ville.
7.2.1.2 le réseau d’assainissement du quartier de Satory.
Le quartier de Satory, établi sur le bassin versant de la vallée
de la Bièvre, dispose d’un réseau d’assainissement séparatif
dont la gestion, l’entretien et l’exploitation relèvent de la responsabilité
des deux propriétaires fonciers implantés sur le plateau :
Ministère de la Défense et GIAT Industries (qui dépend
également du Ministère de la Défense).
Les eaux pluviales issues de ce quartier sont rejetées, après
traitement primaire, vers l’étang de la Geneste et la Bièvre.
Les eaux usées sont dirigées vers le collecteur du syndicat
intercommunal de la vallée de la Bièvre
7.2.2 ce qui est projeté
La notice de présentation incluse dans le dossier du zonage d’assainissement
ne permet pas d’examiner les intentions de la ville de Versailles en matière
d’assainissement pour les prochaines années. Il est seulement précisé
(page 2 de la notice de présentation du projet de carte de l’assainissement
de Versailles) que :
« Toute parcelle de terrain, construite ou non, se trouvant éloignée
de plus de 100 mètres à vol d’oiseau d’un collecteur recueillant
des eaux unitaires ou usées seules, est préjugée comme
devant être équipée d’un dispositif d’assainissement
autonome, faute d’information contradictoire ».
Il convient pour recueillir davantage d’informations sur ce que projette
la ville de se reporter aux différents documents cités dans
le paragraphe 5.2 ci-dessus en tentant de les synthétiser.
C’est ainsi que s’agissant du réseau municipal d’assainissement de
Versailles, il apparaît qu’au cours des dernières années,
le principal objectif du service d’assainissement a été de
remettre à niveau le réseau vis-à-vis de l’urbanisation
de la ville. Ainsi, les insuffisances de débit qui se sont manifestées
lors d’orages importants dans les 20 dernières années ont été
résorbées ou devraient en voie de l’être, afin de se
préserver contre les orages de fréquence décennale.
Les objectifs devraient évoluer sensiblement dans les années
qui viennent. L’accent devrait être mis davantage sur la réhabilitation
et l’amélioration de l’étanchéité des vieux réseaux
à l’aide de techniques récentes comme les chemisages, les tubages,
les réfections par projection ou les traitements ponctuels.
Des études sont, par ailleurs, entreprises dans le but d’arriver à
réguler ainsi qu’à dépolluer les flots d’eaux pluviales
rejetées vers les stations d’épuration lors de fortes précipitations.
Ainsi, plusieurs créations de bassins enterrés de rétention
d’eaux de pluies ont été programmées : 6 unités
ont été réalisées par la ville de Versailles
sous le domaine public et 4 bassins privés créés par
des maîtres d’ouvrage ayant réalisé des opérations
de constructions importantes dans la ville sont déjà en service.
Par ailleurs, des études sont en cours en étroite relation
avec le SIAROV, en ce qui concerne le traitement voire le recyclage des sables
et boues de curage d’égouts afin de mettre le service en conformité
avec les lois environnementales dont l’application est rendue obligatoire
depuis juillet 2002.
S’agissant du réseau d’assainissement du quartier de Satory, le dossier
ne permet pas d’entrevoir ce qui est projeté. Il apparaît pourtant
que l’essentiel des observations portées sur les registres concernent
le plateau de Satory ou impliquent le plateau de Satory. Cela constitue une
des lacunes importantes du dossier soumis à l’enquête.
7.3 Evaluation du projet
Le sens de l’avis qui doit être rendu dans le cadre de la procédure
de zonage d’assainissement nécessite que la commission d’enquête
après avoir recueilli les avis exprimés par les habitants et
les réponses du maître d’ouvrage, examine si les objectifs et
les priorités fixés par la commune sont conformes aux textes
et cohérents avec l’analyse environnementale et les possibilités
communales.
Les objectifs poursuivis par les textes en vigueur peuvent se résumer
ainsi :
- d'une part, remédier aux insuffisances constatées en matière
d'assainissement non collectif et notamment susciter une plus grande rigueur
dans l'analyse de l'aptitude des sols à ces techniques, dans le choix
des filières et l'entretien des dispositifs ;
- d'autre part, redonner sa place à l'assainissement non collectif
comme traitement à part entière auprès des responsables
municipaux. Lorsque les conditions techniques requises sont mises en oeuvre,
ces filières garantissent des performances comparables à celles
de l'assainissement collectif, permettent de disposer de solutions économiques
pour l'habitat dispersé, en évitant de concentrer les flux
polluants et de mettre en oeuvre de petites stations d'épuration posant
d'importants problèmes d'exploitation. Le recours à l'assainissement
non collectif ne doit cependant pas être un prétexte pour favoriser
le développement anarchique de l'urbanisation.
Il est évident que la ville de Versailles bénéficiant
d’un assainissement très majoritairement collectif n’est pas
concernée par ce second point.
S’agissant du projet lui-même de zonage d’assainissement collectif
et non collectif de la ville de Versailles soumis à l’enquête,
La commission d’enquête fait observer les deux points suivants
:
• tout d’abord la grande difficulté qu’elle a eue
à s’y retrouver dans un ensemble de documents épars. En effet,
on trouve un certain nombre de documents concernant l’assainissement dans
les documents relatifs à l’enquête PLU (Cf. liste au paragraphe
5.2), dont certains auraient trouvé tout naturellement leur place
dans le dossier relatif au projet de zonage d’assainissement.
• l’extrême minceur (Cf. également paragraphe
5.2 ci-dessus) et la piètre qualité du dossier de zonage
d’assainissement, totalement inexploitable pour l’immense majorité
des versaillais. (Seuls certains, parmi les mieux renseignés ou disposant
le plus de temps, ont pu « piocher » et « glaner »
des renseignements sur l’assainissement dans les documents PLU).
En outre, la notice de présentation du dossier de zonage d’assainissement
parle de « projet » de carte de l’assainissement de Versailles,
alors que ce « projet » n’est que la photographie de l’existant
sans valeur ajoutée et sans aucune vision prospective.
Ce dossier est donc manifestement insuffisant.
Ainsi la commission d’enquête considère que tant dans
la forme que dans le fond, le dossier fourni ne peut pas permettre à
la population versaillaise de se prononcer en connaissance de cause sur les
intentions de la ville de Versailles en matière de zonage d’assainissement.
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