4.1 Réglementation ;
La réglementation française sur le traitement des eaux usées
urbaines repose en grande partie sur la directive européenne du 21
mai 1991 sur les eaux résiduaires urbaines, transcrite en droit français
par la loi sur l'eau du 3 janvier 1992 (articles 2, 10 et 35), les décrets
du 29 mars 1993 relatifs aux procédures de déclaration et
d'autorisation et à la nomenclature des ouvrages visés par
l'article 10 de la loi sur l'eau, et le décret du 3 juin 1994 pris
pour l'application de son article 35.
Ce nouveau dispositif institué par la loi sur l'eau renforce les
obligations et les compétences des communes. L'article 35 du décret
précise que les communes doivent obligatoirement prendre en charge
les dépenses relatives aux systèmes d'assainissement collectif
(station d'épuration, élimination des boues). En outre, le maire
est responsable de l'approvisionnement en eau comme de l'épuration
des eaux usées de sa commune.
Le décret du 3 juin 1994 crée une obligation générale
de collecte et traitement des eaux usées dans les agglomérations
de plus de 2000 " équivalents habitants ". La date limite de réalisation
de ces travaux était fixée au 31 décembre 2005
(article 9 du décret n° 94-469, mais cette disposition a été
abrogée par le décret n° 2000-318 du 7 avril 2000 et reprise
dans le Code général des collectivités locales qui
stipule :
« Article L2224-8
Les communes prennent obligatoirement en charge les dépenses relatives
aux systèmes d'assainissement collectif, notamment aux stations d'épuration
des eaux usées et à l'élimination des boues qu'elles
produisent, et les dépenses de contrôle des systèmes d'assainissement
non collectif.
Elles peuvent prendre en charge les dépenses d'entretien des systèmes
d'assainissement non collectif.
L'étendue des prestations afférentes aux services d'assainissement
municipaux et les délais dans lesquels ces prestations doivent être
effectivement assurées sont fixés par décret en Conseil
d'Etat, en fonction des caractéristiques des communes et notamment
de l'importance des populations totales agglomérées et saisonnières.
Article L2224-9
L'ensemble des prestations prévues à l'article L. 2224-8
doit en tout état de cause être assuré sur la totalité
du territoire au plus tard le 31 décembre 2005. »
4.2 Les réseaux d’assainissement peuvent être de types
différents :
4.2.1 Réseau unitaire
Le système unitaire est très répandu en France. Il
comprend un seul réseau d’égouts, qui recueille l’ensemble des
eaux domestiques, pluviales, et éventuellement industrielles. Ce système
a prévalu jusqu’en 1950 (d’où la présence de nombreux
réseaux unitaires dans les centres villes).
• Avantages : Les eaux pluviales urbaines polluées
après avoir lavé les toits et les chaussées sont
traitées à la station d’épuration (STEP).
En outre, l'unitaire est moins cher
que le séparatif pour la gestion des branchements.
• Inconvénients : En cas de pluie importante,
une partie des eaux collectées est détournée par les
déversoirs d'orage dans le milieu naturel, générant
une pollution de l’hydrosystème récepteur.
Le dimensionnement des canalisations
doit être suffisant pour pouvoir évacuer un débit pluvial
important au moins jusqu'au déversoir d'orage afin d’éviter
une mise en charge du réseau entraînant des inondations.
Un autre problème concerne l'épuration. Les eaux usées
arrivant à la station d’épuration sont diluées par
les eaux pluviales parasites. Or le fonctionnement des stations d’épuration
exige que la concentration de polluant (ex : phosphate, nitrate) à
la sortie soit pratiquement constante.
4.2.2 Réseau séparatif
Ce système est constitué d'un double réseau parallèle
:
• l'un destiné à recevoir les eaux
usées domestiques et éventuellement industrielles aboutissant
à la station d’épuration,
• l'autre destiné à recevoir les
eaux claires et les eaux pluviales, afin de les rejeter directement
dans un exutoire naturel (fossé, ruisseau, plan d’eau) ou de
les traiter séparément.
La seconde canalisation est de section beaucoup plus grande que celle pour
les eaux usées, de même taille que la canalisation eaux usées
et eaux pluviales du système unitaire.
• Avantages : le dimensionnement des stations
d’épuration est plus raisonnable, ainsi que les conduites eaux usées
qui y mènent.
Le rendement d'épuration est
meilleur et le débit d'effluent moins élevé. Les pluies
violentes ne conduisent plus à un rejet d'eaux usées
dans le milieu naturel. En cas d'inondation, seules des eaux non polluées
peuvent se retrouver dans la rue. La capacité d'autocurage est meilleure,
ce qui permet une économie de maintenance.
• Inconvénients : le coût global
de réalisation est plus élevé, de l'ordre de 1.5 fois
le coût du réseau unitaire. Le coût de gestion des branchements
est plus important. Les eaux de ruissellement ne sont malgré tout
pas exemptes de substances polluantes et nécessitent parfois un traitement
spécifique avant leur rejet. Il existe d’autres types de réseaux,
qui sont le plus souvent des solutions transitoires : le réseau pseudo-séparatif
dans lequel le réseau d’eaux usées reçoit une partie
des eaux de pluie et le réseau mixte, conçu pour partie en
unitaire et pour partie en séparatif. Ces derniers sont toutefois
moins répandus.
4.2.3 La problématique des zones rurales ou semi rurales.
La commune de Versailles est caractérisée par un centre bourg
aggloméré auquel est adossé sur un coteau avoisinant
mais nettement séparé géographiquement le plateau de
Satory. A ce titre, le quartier de Satory peut être caractérisée
de quartier semi rural
Or, la problématique de l'assainissement en milieu rural est très
différente de celle en milieu urbain du fait d'un habitat dispersé
et d'une population moins nombreuse, ce qui a des répercussions immédiates
tant sur le coût de l'assainissement que sur le choix des filières.
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